Témoignages Rahma, la collègue « fille* good »

Si vous suivez ADT44 sur les réseaux vous avez déjà forcément « croisé » Rahma. Son sourire, les actions collectives qu’elle organise, le trophée qu’elle va chercher, les évènements de l’association auxquels elle participe, les forums, les rencontres, les témoignages … Rahma c’est LA collègue « feel* Good », la professionnelle brillante, la femme déterminée et inspirante …

J’ai souhaité la rencontrer pour en savoir plus sur son parcours professionnel, mieux connaître cette collègue hyper dynamique et toujours très souriante que je croisais dans les couloirs lorsqu’elle allait en réunion d’équipe, que j’avais croisé à l’afterwork « sororité » sur les femmes de ADT44, que j’ai retrouvé sur l’évènement « Les femmes du lien » au Conseil Départemental, que j’ai entrevu au séminaire estival de l’association sur le stand « job dating », que j’ai entendu chanter au karaoké avec des bénéficiaires …

J’ai voulu savoir comment elle était arrivée à ADT44, j’étais loin de m’imaginer que son parcours professionnel était la conséquence heureuse d’un parcours personnel un peu douloureux.

Rahma me confie à la fin de notre rencontre « je ne voulais pas aborder le perso, mais cela fait partie de moi aujourd’hui et de la professionnelle que je suis ».

 

Et tel le Phénix…

Rahma a un master en architecture, qu’elle obtient en Algérie. Elle se marie, et arrive en France en mai 2020, dans la région Nantaise. Elle se sépare de son conjoint. La rupture est très difficile, Rahma est fragilisée. En pleine période de COVID, à Nantes, elle se tourne vers la seule famille qu’elle ait en France et passe une partie du confinement chez sa tante, à Toulouse. Sa tante est AVS (Auxiliaire de Vie Sociale), elle découvre alors le métier et son quotidien.

En 2021, à la fin du confinement, Rahma décide de revenir à Nantes, et sur les traces de sa tante, se lance dans l’aide à domicile et postule à ADT44. A cette période, Rahma est encore bouleversée par la rupture « les premiers mois ont été très difficiles, le divorce, la dépression, la solitude. Et toute ma vie j’ai travaillé dans un bureau, me retrouver sur le terrain, ça a été très brutal. Ma vision du métier d’aide à domicile, c’était : du ménage, des tâches physiques et fatigantes ». Rahma, s’est donnée un an. Un an d’aide à domicile, pour se construire une vie à Nantes, et pourquoi pas reprendre les études. Aujourd’hui, Rahma fête ses 2 ans à ADT44 : « c’est un métier que j’ai aimé par hasard. Au départ alimentaire, il est devenu métier de cœur ».

« ADT m’a aidé à reprendre confiance en moi », Rahma explique à quel point elle sent la reconnaissance qui émane de l’association et des bénéficiaires, elle est reconnue pour son travail de qualité et un savoir-être remarquable. De ces débuts compliqués personnellement, elle me raconte comment elle pouvait arborer un sourire sincère une fois passée la porte des bénéficiaires, lorsqu’elle était en pleurs juste avant d’y arriver. Elle confie être surnommée par certains « mon petit rayon de soleil ».  « Être aide à domicile, ce n’est pas que du ménage, il y a des humains d’abord ! ».

L’indépendance, Rahma la gagne aussi dans l’organisation de son travail : Libérons Nos Energies, lui permet, à elle aussi, de concilier sa vie professionnelle et sa vie personnelle, « je maîtrise mon planning, je gère les imprévus, j’évite la panique et je varie les missions ! ».

… Renaitre de ses cendres.

 

L’aventure ADT44 · Préambule

Rahma a commencé à ADT44 par une immersion d’une semaine auprès de Léa, aide à domicile Nantaise. Très vite elle s’est sentie capable de commencer les interventions seule. C’est d’ailleurs durant ce binôme qu’elle a découvert et eu envie de pratiquer l’aide à personne (comme les toilettes). Rahma a pu bénéficier d’une formation « aide à la toilette » et a été très fière d’elle lors de sa première pratique en intervention. Elle a poursuivi avec une formation « tuteur/tutrice » proposée par ADT44, très vite Rahma a pu accueillir de nouveaux collaborateurs et les accompagner dans leur intégration « avant je ne me sentais pas légitime, mais après la formation qui permet de s’assurer des bonnes pratiques, j’ai aimé ça et j’ai adopté une attitude encore plus professionnelle ».

La diversification des missions est importante pour Rahma « je peux faire autre chose que le ménage ». Et très rapidement elle a pu mettre ses multiples talents au service des bénéficiaires : les actions collectives. Elle pense les ateliers, elle les organise, elle crée les flyers, elle encourage les participants, … « J’adore ça, voir les personnes créer des liens, être bien ensemble alors qu’elles ne se connaissaient pas. Dernièrement j’ai été très émue d’accompagner sur la côte des bénéficiaires en fauteuil roulant, qui n’avaient pas vu la mer depuis 10 ans ».

C’est ainsi que l’on peut croiser Rahma au siège avec des bénéficiaires à faire des gâteaux, sur des forums emplois, au micro pour témoigner, on peut aussi la croiser en vélo pour gagner du temps entre deux interventions dans le centre de Nantes … mais aussi à Paris où j’ai eu la chance de vivre cette soirée de remise des Trophées à ses côtés et d’autres collègues. Et je peux aussi témoigner : Rahma est solaire, lumineuse (même dans les rues de Paris, à la gare, ou à l’accueil de cet hôtel pas très accueillant …).

Une nouvelle famille

Rahma m’explique joliment que Nantes « est la ville où j’ai fleuri ». Et très vite j’ai compris que c’est bien ici, et à cette époque (son intégration à ADT44) où elle avait commencé sa nouvelle vie, Rahma aura répété plusieurs fois lors de notre entrevue que ADT est comme une grande famille. « Une association très humaine, très à l’écoute, de bons conseils ! je me suis tellement attachée à cette association qui m’a permis d’avancer tant personnellement que professionnellement ». Rahma s’est trouvée et a gagné en indépendance : « Mon divorce a été un cadeau mal emballé » et ADT lui a ouvert le champ des possibles.

Et demain ?

Aller plus loin. Rahma vise le DEAES (Diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social), veut se former, valoriser ses compétences et apprendre sur différentes pathologies et maladies, et pouvoir aider plus et mieux.

 

Rahma, aide à domicile à ADT44 depuis 2021

 

Crédits article&photo Agnès BAUCHET